A plusieurs reprises on m'avait conseillé de faire le trajet de Oruro à La Paz ( 200 kms ) en bus parce que ennuyeux et avec beaucoup de traffic. Mais je préfère continuer en vélo. Jusqu'à Konani, ma 1ére étape, je ne trouve pas la route inintéressante. C'est la poursuite de l'altiplano, avec traversée de quelques villages et peu de circulation. Ici va commencer la Loi des séries. Aprés la nuit à Konani, au matin pneu arriére à plat. Le pneu est usé à la corde sur les flancs. Mais je me rends compte que j'ai abîmé mon pneu de rechange. J'ai plié au fond de la sacoche un pneu qui ne doit pas se plier. Résultat la lévre est cassée et j'ai du mal à le monter. Et 50 km plus loin il déjante. Je le remets 2 fois mais ça ne tiend pas. Une seule solution : le stop.

Au bout d'1/4 d'heure un homme propose de m'emmener jusqu'à El Alto oû je n'aurais dû arriver que le lendemain.

Soudain il me dit qu'il va emprunter pendant quelques kms un chemin défoncé qui dure au moins 10 kms pour éviter le péage parce qu'il transporte quelque chose prohibido ( interdite ). Et effectivement on reprend la route plus loin. Mais il ne m'a pas dit plus sur l'objet...Trés sympa il m'emmène jusqu'à un marchand de pneus et attend que le vélo soit en ordre de marche pour partir !

( pour en revenir à la route d'Oruro à La Paz, elle est trés bien à faire en vélo, avec même de magnifiques vues sur l'Illimani enneigé qui culmine à 6462 m.

Loi des séries parce que 5 jours plus tard, au matin du départ de La Paz, le pneu avant est très sous-gonflé. Je regonfle à fond pensant à une très petite crevaison qui peut attendre pour étre réparée. D'autant qu'on part à 2 ( avec Damien, un français rencontré ici ) et étant prêts j'ai pas envie de retarder le départ ! Pour sortir de La Paz on prend le téléphérique. Et pendant le trajet, dans les airs, le pneu se dégonfle à fond ! Je le regonfle au moins pour sortir de la gare, me disant que je ne pourrais pas attendre le soir pour réparer. Et finalement depuis ce moment il tiend la pression ! Je n'aurai pas à le réparer. Mystère...

Loi des séries. 2 jours plus tard, à la frontière avec le Pérou crevaison à l'arriére. À rouler sur la bande d'urgence, un bout de ferraille s'est planté dans le pneu ! Cette fois, bien obligé de réparer tout de suite...

Depuis le début, en 5 mois je n'avais pas eu une seule crevaison !

Avec Damien, un Normand, on s'entendait bien. Mais il avait une sacrée forme. Pompier professionnel et triathéte de 37 ans. Pour ma part un rhûme qui ne me lâchait pas depuis 2 semaines me gênait pour respirer et me privait d'énergie. J'avais donc beaucoup de mal à le suivre. En fait je pouvais pas. Il voulait qu'on continue ensemble mais rouler n'était plus un plaisir pour moi. On est donc restés ensemble jusqu'à Copacabana et Isla del Sol avant de se séparer.

Depuis le rhûme est passé et l'énergie revenue.